Interview avec la fondatrice de la pépinière JPB

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Interview avec la fondatrice de la pépinière JPB

 

Pouvez-vous nous raconter la genèse de votre pépinière ?

Mon mari, Fréderic, est paysagiste à son compte depuis plus de 16 ans et il avait depuis longtemps l’envie d’avoir une pépinière afin de proposer à ses clients des plantes rustiques et surtout cultivées à notre altitude. Il y a bientôt six ans, nous avons eu l’opportunité d’acquérir un terrain agricole d’un peu moins de 2 hectares à proximité de notre maison, et l’idée d’ouvrir cette pépinière accessible au public est née.

Veniez-vous du milieu horticole avant de vous lancer ?

Pas du tout ! J’ai une formation bac +3 en commerce international et, au début du projet, j’étais assistante de gestion dans une entreprise locale, enceinte de sept mois de mon deuxième enfant. Les premières années ont donc été particulièrement intenses. Heureusement, ma mère et ma belle-mère m’ont beaucoup aidé avec les enfants et continuent à le faire encore aujourd’hui. Sans elles tout aurait été beaucoup plus compliqué pour moi.

Quand avez-vous ouvert votre pépinière au public ?

Nous avons ouvert juste après la crise du COVID début Avril 2021. C’était une période stressante, d’autant que je n’ai pas pu terminer la formation en production horticole que j’avais entamée à cause des restrictions sanitaires. J’ai donc appris sur le terrain, aux côtés de mon mari.

Le fait de changer de métier vous a-t-il apporté quelque chose de positif ?

Absolument ! Contrairement à mon précédent poste où je passais mes journées entières derrière mon ordinateur, ce métier me permet d’être en contact avec la nature et également avec les gens, ce qui est très enrichissant. De plus, le monde du végétal est tellement large que je suis en apprentissage permanent et c’est très stimulant.

Quel est votre rôle aujourd’hui dans la pépinière ?

Je gère à la fois l’administratif, la production et la vente. J’ai à mes côtés Nadège, une salariée passionnée et motivée sur qui je peux compter, notamment lorsque mes obligations familiales ou administratives me retiennent au bureau. Les clients sont parfois surpris de voir 2 femmes gérer cette exploitation qui implique parfois du travail très physique, et leurs compliments sur notre travail et notre pépinière nous touchent et nous motivent !

Quels types de plantes proposez-vous ?

Nous avons une gamme assez large : vivaces, graminées, arbustes, arbres d’ornement, arbres fruitiers et petits fruits. Nos clients sont principalement des particuliers, mais nous travaillons aussi avec des communes et des professionnels du paysage.

Votre pépinière porte le nom de « JPB ». Quelle en est la signification ?

JPB signifie « Jardins, Passion et Botanique », mais c’est aussi un clin d’œil à mon beau-père, Jean-Paul Brolles. Sans lui, nous n’aurions pas pu concrétiser ce projet aussi rapidement. Aujourd’hui à la retraite, il travaille encore quelques heures par semaine avec nous.

Quels sont les plus grands défis de votre activité ?

Nous sommes très dépendants de la météo. Nous avons donc décidé d’agrandir notre réserve d’eau cette année pour anticiper les épisodes de sécheresse. Les pluies abondantes et mais surtout la grêle peuvent causer des dégâts irréparables et côté assurances, les couvertures pour risques climatiques sont beaucoup trop coûteuses…Donc en été à chaque orage et bien nous croisons les doigts pour que la grêle passe à côté et non pas sur la pépinière.

Comment le changement climatique impacte-t-il votre activité ?

Nous sommes très sensibles à ces changements et nous devons adapter nos cultures avec des plantes résistantes à la sècheresse mais quand même assez rustique pour tenir chez nous. Afin de répondre à la demande des clients, nous réalisons des tests de mise en culture sur des variétés que nous n’avions pas forcement l’habitude de voir sur le plateau.

Comment gérez-vous l’équilibre entre votre vie de famille et l’entreprise ?

Pendant les saisons de plantation, nous travaillons du lundi au samedi. Il nous reste donc que le dimanche pour passer du temps en famille. Heureusement, en plein été et en hiver, j’ai plus de disponibilité pour mes enfants. J’ai dû m’adapter au rythme des saisons et même si parfois c’est très éprouvant, je ne regrette pas du tout ma reconversion.

Quels sont vos projets de développement ?

Nous venons d’agrandir notre étang pour pallier aux futures périodes de sécheresses ; il s’agit maintenant d’améliorer notre système d’arrosage avec notamment un système de goutte à goutte pour nos arbres en conteneur.

J’aimerai pouvoir investir dans une arracheuse de motte pour réduire la pénibilité du travail : certains arbres plantés il y a six ans sont devenus de gros sujets et cela représente un travail très physique pour les prélever à la main. A l’heure actuelle il s’agit d’un trop gros investissement si nous partons sur une machine neuve et malheureusement ce type de machine en occasion est presque impossible à trouver.

Un conseil pour ceux qui voudraient se lancer ?

La création d’une entreprise demande beaucoup de motivation, de temps et d’énergie ! Mais si vous êtes passionné, c’est une aventure très enrichissante ! Il faut en revanche être très vigilant face aux arnaques car au début de l’activité on reçoit beaucoup de « faux courriers » portant le logo d’organismes officiels !